0
0
Velléité : subst fém. Amorce d'acte de volonté, intention fugitive généralement non suivie de réalisation. Vague envie ou apparence, faible esquisse de quelque chose.
Procrastination : Tendance à remettre systématiquement au lendemain (ou à plus tard) des actions.
Le « retardataire chronique », appelé procrastinateur, n'arrive pas à se « mettre au travail », surtout lorsque cela ne lui procure pas de satisfaction immédiate.
0

0
_____Tout en moi, l'être que je suis et celui que j'aimerais être, en a assez des probabilités. Je n'ai eu, toute ma vie durant, de cesse de me diminuer – que ce soit par le conscient ou par l'inconscient. Il ne suffit pas pour la réussite d'avoir une « plume » comme le disait de moi un de mes anciens professeurs de Lettre ; c'est ce qu'il pensait de moi, et je trouve qu'il y a à en douter étant donné le succès qu'ont mes écrits. – Il faut s'en donner les moyens ! Le succès d'une entreprise se meut dans la volonté de celui qui l'entame. Si cette volonté faibli c'est que l'on était voué à l'échec, et l'on peut, dors et déjà arrêter toute activité concernent cette visée. Je me suis noyée dans cet échec, immuable et inéluctable selon moi, et je peine aujourd'hui à sortir la tête de cet étau noir dans lequel je me suis fourrée depuis si longtemps. Malgré tout cela, l'espoir est une chose dont il est difficile de se séparer, surtout lorsque l'on à la volonté ; et c'est pour cette raison que j'emploie actuellement le moyen du mental pour briser le cercle dans lequel je me suis condamnée. Mais le mental faibli quant à la peur et le peu de résultat ; aussi dois-je, comme tant d'autres, adopter quelques stratégies qui ont attrait à ma psychologie. Je tente de me persuader, de me convaincre, de m'amorcer, de me répéter, de m'autosuggestionner et presque encore de m'hypnotiser ! Malgré cela, je me sens seule, et dépassée par moi-même. Et pis encore, l'abandon me guette. Plus les efforts redoublent, plus je tente d'éloigner le Spleen, plus je lutte et plus je constate à quel point mes efforts sont vaincs et dépourvus d'un quelconque aboutissement. Je veux (faire), mais je ne fais pas. Je ne me l'explique pas ; si ce n'est par la peur. La peur de l'échec ? La peur de l'effort ? La peur de la réussite-même ?!? Je l'ignore, même si je crains de connaître la réponse ; car il semble convenable et honnête de dire que la peur qui m'enserre les entrailles est celle de me découvrir en tant qu'individu à part entière. Je suis. Cela m'effraye, car je crains de ne pas aimer ce que je risque d'être. Et puis, il me faudrait, comme à tout homme, assumer ma vie et toutes les responsabilités que cela comporte. J'aurais alors des responsabilités, et les personnes qui forment mon entourage compteraient alors sur moi, je serais quelqu'un de « normal » qui n'aurait plus d'excuses. Malgré mes efforts pour combattre cet aspect de ma psyché, je n'y parviens pas, et plus je me bats, plus la peur est grande. Est-ce cela mon péché ? Ma velléité. Symbole gravé sur mon front, comme l'on frappa les lois Divine sur la pierre, je suis mais ne peux assumer de l'être. N'est-ce pas là la plus formidable ironie que l'on ait connue ? L'ironie implique une forme de comédie dénonciatrice, mais il s'agit bien là de ma tragédie : Une volonté, une ferveur évanescente, et aucun acte. La pauvre enfant qui refuse de grandir, ayant de l'or dans les mains, comme tout être pouvant user de raison et de pensée, mais ne maniant que le vide et brassant la poussière.
0
(Texte écrit en 2008)
0